samedi 27 juin 2015

Carnet imaginaire-11

Cabourg


plage


Mon amour



Le temps a passé, les ans se sont entassés pêle-mêle; si lourds pour mon vieux corps, si légers pour ton âme. Toi qui me parles confusément, toi qui m'oublies si vite, as-tu encore en mémoire nos journées passées à Cabourg, dans cette Normandie inondée de soleil et de pluie; Te souviens-tu de ces tentes blanches et crèmes plantées sur la plage comme les gardiens de l'horizon debout du matin au soir, sous l'astre brûlant..sous le regard bienveillant d'une constellation bigarrée de cerfs volants, sous les nuages menaçants...sous la pluie d'orage...... le tissu frissonnant sous le vent froid du nord, debout du soir au matin... silencieux sous une pluie d'étoiles...sous la lumière aveuglante de la foudre,  tressaillant sous le flot de nos souffles...debout au crépuscule sous une vague de couleur s'échouant sur la grève... sur la plage... sur les bâtiments incandescents, debout dés l'aube quand le jour se drape d'une cape de silence...quand la rosée du matin s'évapore, rafraichie l'air et couvre la l'océan d'un voile mystérieux, derrière lequel on devine la grand voile  d'une goélette...
Gardien d'une nuit ou tous les deux enfermés dans la tente du milieu nous avions laissés les enfants à ta mère..gardien de cette nuit enlacés jusqu'au petit matin... gardien de nos secrets.les plus intime.!gardien jusqu'au point du jour,ou, de notre geôle nous écoutions la ville peu à peu s'éveiller..d’abord quelques cris de goélands, puis le ressac des premières vagues sur la grève, les voix lointaines.qui s'échouent délicatement ..comme le bruissement d'ailes balayant l'air ...puis quelques rires d'adolescents finissant leur soirée un peu trop arrosée...venaient alors les rires des enfants, les voix plus amples ...notre tente qui, quelques minutes auparavant, semblait plantée dans le désert,se retrouvait maintenant cernée d'une joyeuse cacophonie..

Te souviens-tu de tout cela mon amour...toi qui a oublier jusqu'à mon nom...toi qui erre comme un fantôme dans ta nouvelle maison...

Quand je te décris tous mes souvenirs j'ai la sensation qu'en regardant tes yeux tu te souviens...j'ai cru lire comme une esquisse de sourire..comme une lueur dans ton regard comme un tressaillement sur ton visage....ou bien peut être n'est que pour ne pas rester seul face à mes souvenirs...

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A  tous ceux qui ont des proches atteind de la maladie d'Alzeimer

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